Les amants du bordel de la mer

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il y a 10 ans

Les amants du bordel de la mer Honfleur, le 12 janvier 1784,

AUTEUR : Lawrence

Ma douce Hélèonore,

Dans votre dernière lettre vous me faisiez par de l'importance de la fidelité et vous me questionniez sur le fait s'il était difficile de resister à la tentation. Vous le savez, la vie de marin au long cours est difficile et j'ai le regret de vous écrire que je vous ai trompé avec une autre.

Tous les hommes du port qui la fréquente vous diront qu’elle a une beauté à couper le souffle. Et tous, moi y compris, vous diront que nous ne connaissons pas son véritable prénom. Quand nous la chérissons nous l’appelons notre Bienaimée mais quand nous la maudissons, ce n’est qu’une puterelle nous rendant la vie impossible. Pourtant, chaque moment passé à ses cotés est un émerveillement surtout quand elle me prend dans ses bras et qu’elle me berce à la fin de nos joutes amoureuses. Son visage est parfois diffèrent d’un jour à l’autre tout comme son caractère est imprévisible. Parfois douce et câline comme une chatte, quand le calme règne, elle se montre d’autre fois plus colérique. Cette Vénus née des eaux est une maîtresse, exigeante, ondulant son corps au gré de ses humeurs et de ses désirs. Et elle prend souvent plus qu’elle nous donne. Un peu comme ces femmes de petites vertus que l’on enconne, ou, dont on empoigne à pleines paumes les seins dégueulant d’un décolleté, pour leurs arracher quelques faveurs dans les ruelles des bordels de Honfleur. Contre quelques Louis d'or. Une femme que l’on choppe avec envie en la plaquant sous la table d’un bar, renversant les verres et les bouteilles, après deux semaines de mer sans avoir pu en goûter une et dont on baisse la tête vers nos bas-ventre en braillant « suce ».

Je suis l’un de ses clients et si elle m’entendait ainsi parler d’elle , nul doute qu’elle me giflerait avec la force d’un paquet de mer soudainement reçu par un marin imprudent tournant le dos sans avoir guetté ses réactions. Hier soir, à la tombée de la nuit éclairée d’une lune rousse, j’ai vu la crête de ses seins fiers qu’elle refusait de monter auparavant. Oui, elle avait des seins fiers, ceux gonflés de désirs et le stupre qui ballottaient au rythme des sacs et des ressacs de la marée du désir que l’on ressent quand le sang afflue subitement dans nos corps. On affirme parfois que la lune, surtout quand elle dernière est ronde comme le cul d’une catin que l’on embrocherait volontiers, a une influence sur les humains. Hier soir, ce fut sans doute le cas quand excitée et affamée, comme une chienne elle se jeta sur moi, manquant de me faire tomber.

Ce coté chienne qui vous fait défaut, je le trouve en elle quand elle m'aspire jusqu'à la garde, dans une abîme de volupté. Son regard se plante alors en moi aussi fortement en moi que mon dard s'enfile en elle et j'y lis toutes les perversions qui m'attire sans qu'elle n' ai à prononcer un seul mot. En la circonstance, elle en sait bien en peine même si je dois avouer qu'elle a la langue bien pendue. Elle avait hier l’incendie du désir en elle, ce feu qu’un homme à lui seul ne peut éteindre. C’était mon tour car elle l’avait décidé , moi parmi tant d’autres de ses amants. Si vous aviez senti l’odeur de son intimité, ses sucs salins, vous n’ auriez jamais songé qu’une femme pouvait autant mouiller. Une mouille saline qui vous inonde la bouche et vous dégouline le long du visage. Sa mouille vous donne une soif intarissable, la soif de baiser et de maudire. Nul doute que vous seriez aussi devenue une disciple de Sapho, ce qui n'aurait pas été pour me déplaire. Oui je sais ce que vous allez me dire. Que je suis odieux, qu'il est impensable qu'un homme de ma qualité puisse s'avilir avec une femme de mauvaise vie. Mais je récuse vos arguments d'un revers de la main comme on soulève les jupes d'une femme que l'on désire. D'une manière inattendue! Vous aurez beau pleurer toutes les larmes de votre corps, celles-ci ne seront jamais aussi abondantes que celles qui giclent de son con quand elle vagit et gronde de plaisir! Avec elle, c’est aussi parfois l’orgie bouillonnante, quant elle en choisit plusieurs et quand alignés ou plutôt attroupés, attendant notre tour pour avoir la faveur d’en jouir ou peut être un jour d’en….mourir. Car, elle nous épuise plus que nous ne l’épuisons tant sa force est grande et tant nous sommes petits face à elle. Vous vous demandez sans doute quelle est cette femme à l’appétit si vorace qui prend tant d’hommes et qui attise tant nos envies ? C’est notre seule maîtresse à nous, les marins, que l’ on aime et redoute mais dont ne peut plus se passer. C’est la seule amante mystérieuse, que l’on partage, lors de nos foutreries dont nous acceptons les infidélités et devant laquelle nous ne sommes que des humbles. Alors oui, je vous ai trompée , j'ai besogné sans vergogne et sans regret cette amante mystérieuse que vous enviez et n'est autre que .....la Mer. Je dépose un baiser salé sur vos lèvres sans vous écrire sur lesquelles se pose celui-ci.

Je vous prie donc de demeurer mienne....... et comme elle d'être aussi chienne .

Lawrence

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